BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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STRASBOURG

ARMES: d'azur, à une Notre-Dame d'argent, assise sur un trône d'or et sous un pavillon du même, tenant de la dextre un sceptre d'or et de la sénestre l'enfant Jésus. Aux pieds de la Vierge est un écusson: d'argent, à une bande de gueules.

Les armoiries de Strasbourg rappellent le patronage de la Vierge sous lequel cette ville était placée dès le moyen âge. On conserve aux Archives nationales une empreinte du quatorzième siècle, qui représente Notre-Dame tenant l'enfant Jésus, et debout dans une niche gothique. La légende porte: S. SECRETUM CIVIUM ARGENTINENSIS CIVITATIS. Un sceau apposé à la ratification du traité de Munster par la ville de Strasbourg est en tout point conforme aux armoiries actuelles de la capitale de l'Alsace. On y distingue même l'écu chargé d'une bande et placé sous les pieds de la Vierge. Légende: S. SECRETUM CIVITATIS ARGENTINENSIS, 1632.

D'Hozier a omis d'enregistrer en 1699 le petit écusson dont le champ d'argent serait, dit-on, une allusion au nom latin de la ville (Argentinensis), et dont la bande représenterait le Rhin qui la traverse. Nous pencherions plutôt pour l'opinion de ceux qui voient dans cet écu les armes de la maison d'Alsace: de gueules, à la bande d'or, dont les émaux auraient été changés.
En 1816, Strasbourg demanda d'abord à ne reprendre pour blason que l'écu: d'argent, à la bande de gueules; mais elle a rétabli ensuite ses armoiries dans leur ancien état.

Histoire

Ptolémée désigne Strasbourg sous le nom d'Argentoratum. Le nom actuel date de l'invasion des Francs, qui reconstruisirent la ville. C'est au règne de Constantin qu'on fait remonter le premier évêché de Strasbourg dont Saint Amand fut titulaire. La ville tomba successivement au pouvoir des Huns (407), des Burgondes (417), des Huns (455), des Alamans (495), et fut conquise par Clovis après Tolbiac. C'est là que par le fameux Serment de Strasbourg, Louis le Germanique et Charles le Chauve firent alliance contre leur frère Lothaire. Depuis le VIIème siècle, Strasbourg fut regardée comme l'un des principaux sièges épiscopaux de l'Allemagne. Gouvernée par leurs évêques, les habitants s'insurgèrent en 1262 et obtint de ceux-ci la reconnaissance de leur privilèges de ville libre. Au XVIème siècle, Strasbourg embrassa avec ardeur la cause de la Réforme. Pendant les guerres du XVIIème siècle, Strasbourg laissa à plusieurs reprises les Impériaux passés sur son territoire, Louis XIV, pour remédier à cet état de choses, surpris la ville, où il s'était ménagé des intelligences, en 1681, se fondant sur un arrêt de la Chambre du conseil de Metz qui déclarait unis au domaine de France tous les fiefs démembrés des Trois-Evêchés.