BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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REIMS

ARMES: d'argent, à deux branches d'olivier, courbées et passées en sautoir de sinople, au chef cousu d'azur, semé de fleurs de lis d'or.

Le rameau, qui passait au moyen âge et chez les anciens pour l'emblème de la paix, figurait sur un grand nombre de monnaies gauloises, notamment sur celles des peuples de Reims. La similitude des noms latins rami, rameaux, et Remi, Rémois, fut peut-être un des motifs qui déterminèrent ce choix. Ce qui est certain, c'est que dès le quatorzième siècle nous retrouvons le rameau sur le sceau de la cité de Reims, conservé dans son musée et dont M. de Wailly a rapporté une empreinte aux Archives nationales.
Ces rameaux, devenus les figures héraldiques de l'écu de Reims, prirent le nom de rainceaux ou rinceaux, que l'on donne en blason aux branches chargées de feuillage, restes sans doute des anciennes diaprures dont on se plaisait, au moyen âge, à charger le champ des écus.

Ils continuèrent ainsi à former des armoiries parlantes.
Il y a plusieurs manières de figurer les deux branches d'olivier, souvent on les représente croisées en haut et en bas et décrivant un ovale très allongé au lieu d'un cercle.
Sous l'empire, les armes de Reims furent: Parti, au 1er, d'argent, à l'aigle d'or, au 2e, d'or, à deux oliviers de sinople.

Histoire

Ville très ancienne, Reims était déjà, au moment de la conquête des Gaules par les Romains, une cité importante, sous le nom de Durocortorum, capitale des Remi après sa soumission à César. Dévastée par les Vandales, puis les Huns, elle se releva sous l'épiscopat de Saint Remi, grâce à la protection de Clovis, qui constitua le comté de Reims au profit d'un parent de l'évêque, Arnould. Turpin et plus tard Hincmar furent archevêques de Reims, et la ville garda longtemps, sous la domination des prélats, une autonomie relative. Elle resta d'ailleurs fidèle aux rois capétiens qui, par tradition vinrent ceindre leur couronne dans l'église de saint Remi. Sous le règne de Henri III, elle refusa d'ouvrir ses portes au duc de Guise en 1585 et, entraînée dans la Ligue par le cardinal de Pellevé, ne tarda pas à s'en détacher. Attaquée, en 1650, par les Espagnols, elle fut défendue avec succès par le maréchal Duplessis-Praslin.