BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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SEDAN

ARMES: d'argent, au sanglier de sable, passant devant un chêne de sinople, sur une terrasse du même. - Devise: UNDIQUE ROBUR.

Sedan, ville fortifiée, est située auprès de la forêt des Ardennes, où le chêne et le sanglier sont très communs. Il est donc aussi simple que naturel de les voir dans ses armoiries. La devise contient en outre un jeu de mots, l'expression latine robur signifiant également le chêne et la force.
Après avoir été longtemps le chef-lieu d'une petite souveraineté indépendante, Sedan fut acquise au commencement du XVIe siècle par la maison de la Marck-Bouillon et passa par mariage dans celle de la Tour d'Auvergne, dont étaient les vicomtes de Turenne. Richelieu força, en 1642, Frédéric-Maurice de la Tour, duc de Bouillon, complice de Cinq-Mars, à recevoir le duché-pairie d'Albret et de Château-Thierry en échange de la principauté de Sedan, qui fut réunie à la couronne.

C'est alors que cette cité industrielle, protégée par Colbert et appelée à s'administrer elle-même, eut besoin d'avoir des armes communales. Le sanglier avait été déjà l'emblème favori de plusieurs seigneurs de la Marck, entre autres de Guillaume de la Marck, dit le Sanglier des Ardennes.
L'Armorial général de 1696 décrit ainsi les armes de Sedan: d'argent, à un chesne de sinople, englanté d'or posé sur une terrasse aussi de sinople et traversé au pied d'un sanglier de sable, armé d'argent, le boutoir de gueules. C'est le même écu que celui de la gravure, blasonné en d'autres termes moins corrects et avec quelques attributs de plus pour: le sanglier, qui est dit armé (c'est-à-dire défendu) d'argent.

Histoire

La prospérité de Sedan date surtout de la fondation de la citadelle par La Marck en 1421. En 1596, la ville entra par mariage dans les domaines de la maison de Turenne ; mais elle ne tarda pas être confisquée par Richelieu (1642). Bientôt s'y développait l'industrie des draps, encouragée par le gouverneur Fabert ; mais la révocation de l'Edit de Nantes amena la décadence de cette industrie, reconstituée à grand'peine au XVIIIème siècle.