BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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AGEN

ARMES: parti, au 1 de gueules, à l'aigle au vol abaissé d'argent, tenant dans ses serres une légende où est écrit: AGEN, en lettres de sable: au 2 aussi de gueules, à la tour d'or crénelée de quatre pièces, ouverte et maçonnée de sable, sommée de trois tourelles couvertes en clocher et girouettées d'or.

Agen, en latin Aginnum, capitale des Nitiobriges sous Jules César, fut prise et reprise par les Goths, les Huns, les Alains, les Burgundes, les Sarrasins. Saint Louis la céda en 1258 à Henri III, roi d'Angleterre, dont les successeurs la gardèrent jusqu'au règne de Charles V. Le comte d'Armagnac s'en empara et y fit de grands ravages; les huguenots et les catholiques se la disputèrent au XVIe siècle. L'origine des armoiries d'Agen est fort ancienne, car au bas d'un acte de l'an 1324, conservé aux Archives de l'empire (J, n° 164), existent encore le sceau et le contre-sceau de cette ville, sur lesquels on voit d'un côté des remparts, de l'autre une aigle au vol abaissé, avec la légende: SIGILLUM COMMUNITATIS CIVITATIS AGENNI.

Le Trésor de numismatique ajoute que l'aigle tient dans ses serres un volume. Ce livre était ou devint sans doute la légende ou banderole sur laquelle fut écrit le mot AGEN.
Il y en a qui blasonnent ainsi les armes d'Agen: de gueules, au griffon d'or, tenant dans ses pattes une légende où est écrit en lettres de sable: NISI DOMINUS CUSTODIERIT, adextré d'un château d'argent. Cette légende est évidemment un souvenir des guerres civiles de religion, pendant lesquelles la ville d'Agen fut prise, reprise et saccagée.

Histoire

A l'époque de la première apparition des Romains dans les Gaules, Agen était la capitale des Nitiobriges. En 417, les Wisigoths s'en emparèrent et en furent chassés par Clovis. Les Normands la détruisirent de fond en comble, en 848. Après avoir appartenu aux comte d'Angoulême, au roi de France, au roi d'Angleterre, à Raymond IV de Toulouse, qui étendit les franchises de sa commune, Agen subit la visite de Simon de Montfort (1215-1218), passa sous l'autorité de Philippe le Hardi, fut rendue à l'Angleterre par le traite de Brétigny en 1360, et ne redevint définitivement française qu'en 1453.